Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

critique - Page 3

  • Schizo Shrubbery

     

     

    « d’excellents textes »

    Cafard cosmique

     

    Les cafards cosmiques ont lu Le Jardin schizologique. Du moins, l'un d'entre eux. Et s'il a dénombré dix-huit textes dans un livre qui n'en propose que treize, nous mettrons ça sur le compte d'un mauvais coup de Baygon – à trop regarder Le Festin Nu, on a certes tendance à sniffer la poudre pesticide... Bon, et alors, ce jardinet ? Eh bien, en définitive, il semble satisfaire l'auteur de la chronique, Tallis, et nous pouvons sans crainte poursuivre notre quête du Graal. Les nouvelles de Stéphane Beauverger (« plongée dans l’esprit d’un monstre psychopathe [...] à la fois fascinante et terrifiante »), d'Alain Damasio (« originalité formelle et émotion », « brio »), de Mélanie Fazi (itou), de David Calvo (« hors catégorie »), de Jacques Mucchielli & Léo Henry, de Frédéric Serva et de Marilou Gratini-levit (ces deux derniers faisant « mouche » avec une « narration paradoxalement éclatée et maîtrisée ») ont en effet séduit notre Thalys Eurostar (pardon). « Sextuor pour solo » (Francis Berthelot) est même, à juste titre, qualifié de « tour de force à la fois touchant et passionnant », et de « véritable musique de chambre à plusieurs voix ». En revanche, « The One » d'Hugues Simard est jugé trop banal, « Sacha » de Jeanne Julien est à peine évoqué, et, bizarrement, la nouvelle de Philippe Curval a disparu dans les limbes (que la doctrine catholique elle-même a perdus de vue, soit dit en passant. Fichues M.I.T., toujours à faire des trous dans les livres et les lois). Enfin, Sébastien Wojewodka et Thomas Becker (qui, de surcroît, observe une déontologie douteuse) ont eu l'impudence d'adopter « une approche assez formelle du sujet avec des constructions très travaillées et des choix stylistiques pour le moins marqués. Au risque de laisser le lecteur dans la peau d’un simple spectateur… » Que dire, sinon : Ni ! Ni ! 

     

     

  • THX 1138 de George Lucas (8)

    Alphaville.jpg

     

    THX 1138 est un film très chrétien, au fond. Opposition entre l’âme humaine, capable d’amour (le Divin), et le monde-robot, le monde-écran luciférien, déshumanisé. Ville souterraine : Enfer (la Technique). L'amour physique entre THX et LUH ? Acte de procréation. Provoqué par défaut des drogues inhibitrices. Magnifique séquence, d'ailleurs. S'enlacent, se touchent, s’embrassent – seules manifestations d’humanité véritable dans un monde mort. Pour la société fasciste : dangereux dérèglement chimique. Rappelle encore Alphaville, dans lequel le système dirigé par l’ordinateur Alpha 60 est déréglé par ces quelques mots prononcés par Natacha (Anna Karénine) à Lemmy Caution (Eddie Constantine) : « Je vous aime. ». Le dysfonctionnement est souvent à l'origine d'une libération : machinique dans Brazil (Gilliam, 1985) ; informatique dans 2001 : A Space Odyssey. Le monde futur comme programme informatique où serait inoculé un virus capable d'enrayer un système immuable... Matrix, où le virus a pour noms Néo ou Morpheus, n'en est que la plus récente démonstration.

     


  • TÉNÈBRES de Dario Argento

     

    Ténèbres.jpg




     

     

     

  • La mémoire du vautour, index

     

     

    LaCeneVinci.jpg

     

     

     

     

  • L'Esprit de la ruche de Victor Erice

     

    vlcsnap-2010-05-13-16h06m58s237.png

     

    J'ai été frappé, dans le splendide Esprit de la ruche, par la troublante ressemblance entre le père d'Ana, incarné par Fernando Fernán Gomez, et le monstre de Frankenstein qui apparaît à Ana (Ana Torrent, plus vraie que nature) dans la nuit.

    vlcsnap-2010-05-13-15h27m48s255.png

    vlcsnap-2010-05-13-15h40m43s66.png

    Il y a d'abord cette scène magnifique des chuchotements d'Ana et Isabel dans leur chambre, après la séance de Frankenstein. Isabel affirme que le monstre est un esprit qu'Ana peut invoquer à volonté, en fermant les yeux. « C'est moi, Ana » simule Isabel, mais c'est bien sur le visage d'Ana, animée d'une foi inébranlable, que des bruits de pas se font entendre et que la scène se clôt. CUT.

     

    vlcsnap-2010-05-13-15h33m15s231.png

    À l'étage supérieur, le père, Fernando, fait les cent pas en quête d'une juste métaphore. Plus tard, quand Isabel fait mine d'agresser Ana (qui l'avait laissée pour morte), elle porte la blouse de Fernando et ses gants d'apiculteur...

     

    vlcsnap-2010-05-13-15h36m34s121.png

    C'est qu'Ana, après avoir réalisé pendant la projection de Frankenstein qu'un homme pouvait tuer, et pouvait être tué, comprend que son père  qu'elle paraît rendre responsable de la mort du maquisard réfugié dans la grange au puits  est un monstre lui aussi, aussi indifférent au sort d'autrui que la ruche à l'égard de l'abeille. Un homme cérébral, peut-être un écrivain, un intellectuel : Fernando est un esprit, comme le monstre. Et lors de la fugue d'Ana, après qu'elle a semblé sur le point d'arracher un champignon vénéneux, c'est son propre reflet qui prend la forme du monstre : prise de conscience poétique, après celle de la mort des autres, de sa propre finitude, et d'une innocence bientôt perdue – sa propre monstruosité.

     

    vlcsnap-2010-05-13-16h07m28s29.png