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la volte

  • Faites demi-tour dès que possible

    la volte, faites demi-tour dès que possible

    Pour fêter leur dixième anniversaire, les éditions la Volte (La Horde du contrevent, Le Déchronologue, les romans de Jeff Noon...) ont demandé à une petite quinzaine d'auteurs d'écrire une nouvelle de fiction à la fois ancrée dans un terroir, et « saisie par l'imaginaire ». Le résultat s'intitule Faites demi-tour dès que possible. Au sommaire, donc, quatorze territoires, villes ou régions, avec de fameuses plumes, dont sept figuraient déjà au sommaire du Jardin schizologique (que j'avais eu le plaisir de diriger). Étant encore de la partie, bien que cette fois en tant que simple auteur, je ne puis évidemment livrer une critique en bonne et due forme, d'autant que plusieurs auteurs sont des amis, et si d'aventure certains textes m'avaient déplu je n'en dirais certes rien : contentons-nous donc donc de faire la réclame, et de porter à votre connaissance l'existence de ce recueil et de ses plus belles pages.

    Si vous ne faites pas demi-tour et vous procurez l'ouvrage, vous lirez quelques très beaux textes, comme ceux de Leo Dhayer (« Ichtyornis, juvenilia, knickerbockers, labyrinthodonte », récit sensible et stylé d'un passage brutal de l'enfance à l'âge adulte, sur une étrange Côte d'Opale), d'Alain Damasio (« Le chamois des Alpes bondit », où l'injection de mémoire liquide, et c'est là un point commun avec « Le Berceau des lucioles » de Jacques Barbéri, fait vivre à son narrateur une expérience schizoïde des plus perturbantes) ou de Stéphane Beauverger (« DCDD » ou la perdition d'un journaliste dans les fantomatiques monts d'Arrée, où rôdent l'Ankou et la méfiance). Il y a, aussi, le plaisir de lire le retour anticipé de Ketty Steward sur les terres létales de son enfance (comme une manière, somme toute assez ludique, de faire le deuil de celle qui se racontait dans Noir sur Blanc), et la petite musique science-fictive de Philippe Curval, qui envisage à sa primesautière manière l'évolution inattendue de notre système nerveux entérique – autrement dit le petit cerveau que nous avons tous dans le bide. Je pourrais encore citer l'Est onirique de Léo Henry ou « L'île des pierres lentes » de Norbert Merjagnan, dont le seul titre résonne clairement avec mon Angoulême insulaire et ses Météores Lents, mais je voudrais ici mettre en lumière Jeanne Julien, qu'on avait découverte dans Le Jardin schizologiqueavec une nouvelle déjà coupée au couteau, « Sacha », et qui nous délivre un formidable et percutant « Coup d'langue », récit bien acéré des derniers soubresauts d'une vieille femme qui ne demande rien d'autre qu'un dernier shoot de souvenirs.

     

    Quelques mots encore, pour finir, à propos de ma nouvelle alchimique et apocalyptique « Finis Gloriae Mundi ». Imaginez un Déluge. Angoulême sous les eaux. Un organiste solitaire. Un fleuve de montgolfière. Vous y êtes ?

     

    La cathédrale pouvait attendre. Si son interprétation de la position des météores lents était juste, il en aurait terminé aujourd’hui même.

     Les mains sur le parapet, à l’ombre de la statue de Carnot, à l’endroit précis où, selon la légende, les murailles d’Iculisma tombèrent d’elles-mêmes en l’an cinq cent huit, ouvrant la voie à Clovis venu chasser les disciples d’Arius et asseoir sa domination, l’organiste titulaire Aloysius respirait les embruns atlantiques et observait la perpétuelle migration des montgolfières. Il en venait sans cesse de nouvelles, toutes identiques, et toujours d’est en ouest. Leurs robes d’or resplendissaient au large du millième matin, antiques et innombrables, dessinant un fleuve de constellations éphémères, tant sur le dôme d’azur que sur l’océan-miroir dont la main titanesque était venue mourir ici-bas, à l’adolescence du siècle, juste sous ses yeux. Certaines dérivaient en haute altitude, si lentement qu’en pleine nuit, sous les feux tournants du phare-campanile, elles se confondaient avec les étoiles, et l’on n’aurait su dire alors si leur éclat émanait des braises de leurs entrailles ou plutôt de quelque propriété réflective de leur enveloppe ; d’autres glissaient à trente pieds seulement des terrasses du Château, sur lesquelles Aloysius aimait à s’allonger par temps clair. Au clapotement des vagues qui, un peu plus loin, venaient lécher les remparts, s’ajoutait alors le souffle nonchalant des brûleurs.

    (Finis Gloriae Mundi)

     

  • L'Amor en ce jardin

    jesus, christ, tsunami, tantamount

     

      

    « O Seigneur voici donc qu'au terme de ma vie

    D'humble personnage, dans mon capharnaüm

    (Vois donc mon bric-à-brac) voici que je dévie

    Des chemins tout tracés, aiguillés par les hommes »

     

    (A. S.-T., Tapisserie d’Anabelle)

     

     

     

    Pendant qu’en Mordor, certain invocateur des mânes du Logos pète une nouvelle durite et s’acharne ad hominem avec une violence délirante sur un ami zinzin, à qui nous levons ce soir notre ultime verre de Dernier-Empereur-Fumé, Le Jardin schizologique, serein comme un pape, poursuit son œuvre souterraine. Signalons ainsi à notre sympathique lecteur (et à toi aussi, charmante lectrice) quelques élogieuses recensions de notre anthologie bien-aimée.

    Claude Ecken montre, dans L'Ecran Fantastique de février, qu'une brève notule de type journalistique, dans une revue consacrée au cinéma de genre, n'empêche nullement de rendre compte, à l'intention du grand public, des forces singulières qui animent un livre (j'en suis d'autant plus conscient que, critique, j'ai toujours éprouvé les pires difficultés à ne pas me répandre en jouissives exégèses. Il est vrai aussi que l'exercice ne m'intéresse pas le moins du monde). « [On] est pas toujours sûr de tout comprendre, écrit-il, mais cela fait partie du jeu ». Que d’autres en prennent note…

    Le Jardin était également à l’honneur (à 46’40 environ) dans l'émission science-fictionnesque de la Salle 101 du jeudi 3 mars 2011. Le cousin Abdaloff, qui a particulièrement apprécié les nouvelles de Stéphane Beauverger et d’Alain Damasio (sans oublier Philippe Curval, Frédéric Serva ou encore David Calvo), y évoquait notre recherche d’une « émotion esthétique », et, au-delà de son incompréhension de certains textes, son sentiment fugace que quelque chose affleure, et qu’il convient d’aller chercher, certes non sans effort. Aux dires d’Abdaloff – qui, j’en suis heureux, a cité à propos de ma nouvelle Des Fleurs pour Algernon (mais personne n’a encore identifié la principale référence S.-F. de « False Reversion » !) –, notre livre « ouvre d’autres perspectives dans la perception de la littérature ». Rien que ça ! Comme le signale Raoul, le chef de famille Abdaloff, ce n’est pas un mince compliment.

    Enfin, pour Laurent Diouf, dans la page science-fiction de MCD (le webzine des « musiques et cultures digitales »), Le Jardin s'impose, « baroque, distordu, alambiqué, morcelé comme la pathologie dont [il] se réclame ».

    Il semblerait que le Jardin soit un livre de garde. Tout est pour le mieux. Permets donc, ami(e), que je te délaisse une nouvelle fois, pour me remettre illico à la partie versifiée de ma prochaine nouvelle (une pochade, tout au plus).

     

     

     

  • Schizo Shrubbery

     

     

    « d’excellents textes »

    Cafard cosmique

     

    Les cafards cosmiques ont lu Le Jardin schizologique. Du moins, l'un d'entre eux. Et s'il a dénombré dix-huit textes dans un livre qui n'en propose que treize, nous mettrons ça sur le compte d'un mauvais coup de Baygon – à trop regarder Le Festin Nu, on a certes tendance à sniffer la poudre pesticide... Bon, et alors, ce jardinet ? Eh bien, en définitive, il semble satisfaire l'auteur de la chronique, Tallis, et nous pouvons sans crainte poursuivre notre quête du Graal. Les nouvelles de Stéphane Beauverger (« plongée dans l’esprit d’un monstre psychopathe [...] à la fois fascinante et terrifiante »), d'Alain Damasio (« originalité formelle et émotion », « brio »), de Mélanie Fazi (itou), de David Calvo (« hors catégorie »), de Jacques Mucchielli & Léo Henry, de Frédéric Serva et de Marilou Gratini-levit (ces deux derniers faisant « mouche » avec une « narration paradoxalement éclatée et maîtrisée ») ont en effet séduit notre Thalys Eurostar (pardon). « Sextuor pour solo » (Francis Berthelot) est même, à juste titre, qualifié de « tour de force à la fois touchant et passionnant », et de « véritable musique de chambre à plusieurs voix ». En revanche, « The One » d'Hugues Simard est jugé trop banal, « Sacha » de Jeanne Julien est à peine évoqué, et, bizarrement, la nouvelle de Philippe Curval a disparu dans les limbes (que la doctrine catholique elle-même a perdus de vue, soit dit en passant. Fichues M.I.T., toujours à faire des trous dans les livres et les lois). Enfin, Sébastien Wojewodka et Thomas Becker (qui, de surcroît, observe une déontologie douteuse) ont eu l'impudence d'adopter « une approche assez formelle du sujet avec des constructions très travaillées et des choix stylistiques pour le moins marqués. Au risque de laisser le lecteur dans la peau d’un simple spectateur… » Que dire, sinon : Ni ! Ni ! 

     

     

  • L’effroyable Jardin, revue de presse (2)

     

    Dans le cadre d’une « masse critique » organisée par Babélio, Le Jardin schizologique a été lu, et chroniqué, par lamantalo, qui, selon ses propres mots, a passé un bon moment, en dépit du relatif hermétisme de certains textes. Mention particulière pour les nouvelles de Stéphane Beauverger, d’Alain Damasio, de Francis Berthelot et de Jeanne Julien. Celles de Frédéric Serva, de Thomas Becker, de Philippe Curval et d'Hugues Simard l'ont également intéressée.

     

    Il semblerait que notre jardinet ait été remarqué par nos futures élites : l’animatrice Lucie, heureuse groupie du Dam (décidément), en parle (très, très brièvement) sur Level#27, l’émission geek de la radio des étudiants de Sciences Po, RSP. En bonus, la K-pop des sémillantes Girl’s Generation, « Oh! ». Pour écouter Level#27 c’est ici ! Les anthos, c’est aux alentours de la 22e minute. Vers la 32e, Lucie évoque La Horde du contrevent. Quant au blog de l’émission, il est quelque part par là.