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science-fiction - Page 3

  • W.O.M.B. (wilderness of mirrors broken) sur la Noosfere

     

    Après la chronique de Taly sur Rana Toad et le petit article de L'Union/L'Ardennais, c'est au tour de Bruno Para de livrer sa lecture de W.O.M.B., sur le site Noosfere : « Œuvre originale, hermétique, inégale, déstabilisante, exigeante, W.OM.B. saura ainsi intéresser les amateurs de bizarreries et autres trucs tordus, et rebutera sans doute les partisans d'une lecture confortable. Pour reprendre une formule éculée, mais parfaitement adaptée dans le cas présent, il ne devrait laisser personne indifférent ».

     

     

  • À propos de W.O.M.B. (courrier express méta-utérin)

     

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    « Je suis l'alpha et l'oméga. Et j'arracherai vos têtes de mes propres mains, comme j'ai arraché la mienne. »

    (« Channel Chain Schizoid »)

     

     

    « Je suis observé. Je n'ose sortir : mes déplacements sont pistés via monitoring, mes mouvements contrôlés par des galvanomètres. »

    (« Untitled ou l'Intercession »)

     

     

    Voici une lettre adressée à nos bien-aimés lecteurs par Sébastien Wojewodka, co-auteur de W.O.M.B., (éditions ActuSF, juin 2009), recueil de textes dont nous vous proposerons prochainement un extrait. Certes, le présent courrier (annoté par mes soins) ne manquera pas de nous attirer quelques ennuis avec les autorités médicales (la littérature considérée comme Père-version, l'appert-version, la paire-version, peut-être même l'amère-version...). Mais, bien qu'en pareille situation la méfiance soit toujours de rigueur (on n'est jamais assez trop prudent), la petite voix de ma conscience (bizarrement crachotante ces temps-ci, à la manière d'un vieux transistor) me commande dans son si singulier langage de vous adresser quelques paroles bienveillantes et rassurantes (je ne puis hélas vous retranscrire ses propos exacts sans leur désobéir). Pour ce faire, qu'il me soit donc permis, s'il vous plaît, de paraphraser le temps d'une demi-phrase notre sémillant préfacier Kalaazar pour vous délivrer notre message, qui vaut aussi profession de foi : nul n'est besoin de se poser en plantureux formaliste pour jouir des plis et replis secrets de nos facétieux récits. À l'instar du héros décapité du script dont les lignes inquiétantes hantent « Channel Chain Schizoid », notre désir le plus ardent, apprenez-le dès à présent, est de faire de vous des Bienheureux.

     

    Laissons maintenant la parole à mon frère d'encre qui, je me dois de le souligner, parle ici en nos deux noms (voire trois) avec mon entière bénédiction.

     

    T. Becker

     

     

     

    « Chers amis,

     

    Quelques considérations relatives à l'ouvrage W.O.M.B., apéritifs qui, nous l'espérons, susciteront votre intérêt en vue d'une hypothétique lecture. Womb signifie en anglais « utérus », ou « matrice », mais c'est aussi un acronyme, un sigle, une enseigne (projetant une assez spectrale lumière) : Wilderness Of Mirrors Broken, que l'on pourrait d'élégante manière traduire par Désert (au sens biblique) de miroirs ébréchés. Notons que le terme Wilderness of mirrors apparaît dans un poème de T. S. Eliot, Gerontion ["I have lost my passion : why should I need to keep it / Since what is kept must be adulterated ? / I have lost my sight, smell, hearing, taste and touch : How should I use them for your closer contact ? / These with a thousand small deliberations / Protract the profit of their chilled delirium, / Excite the membrane, when the sense has cooled, / With pungent sauces, multiply variety / In a wilderness of mirrors."], et qu'il recouvre également la problématique de l'agent double, dans l'idiome ou jargon relatif à l'espionnage. Votre serviteur pour un court moment unifié (Sébastien Wojewodka), sous le patronyme de Joseph Kalaazar, ouvre les hostilités - le terme est humoristique, le lecteur tant désiré répondant à l'aimable invite de nos songes - ouverture, murmurais-je, sous la forme d'une intrigante préface, visant à présenter quelques traits saillants de la personnalité de mon cher ami Thomas Becker, qui sollicitera une attention particulière dans une fugitive minute. [À l'instant même, en fait. L'on ne saurait faire plus prompt. Note de Thomas Becker]. Cette préface se trouve placée sous les auspices d'une théologie spéculative, telle qu'on la trouve dans l'illustre exemple de Dostoïevski ; elle n'est pas sans faire l'emprunt des curieuses manies et tourments mystiques du Président Schreber - mais n'en disons pas davantage. Thomas Becker, étrange personnage l'on en conviendra, est donc l'auteur de « Channel Chain Schizoid » : homophonie translinguistique charmante entre Channel et Chain : double chaîne schizoïde, anneaux infernaux d'un elliptique complexe métamérisé. [Mais ta mère disait ?... Si je puis m'immiscer un instant dans la polyphrénique missive de Sébastien, j'ajouterai à propos de ma novelette : « excitable (mais increvable) membrane wombilicale qui n'incube jamais qu'une conscience sans image flottant dans les eaux transparentes d'un temps plat et immobile. » À rapprocher en particulier des impressionnantes nouvelles « Le Testament d'un enfant mort » et « Journal contaminé » qui figurent au sommaire de L'Homme qui s'arrêta, recueil de Philippe Curval aux éditions la Volte (2009). Note de Thomas Becker]. Dans une tentative de conciliation - ou peut-être de coalescence du binaire et du ternaire, votre locuteur dévoué réapparaît (cette fois sans l'usage commode d'un sobriquet, repentance on le verra mille fois déniée par la suite), pour le texte « Untitled ou l'Intercession » : sans titre, parce que l'aliénation et le trépas n'en portent pas ; Intercession d'un labyrinthique jeu de miroirs (nabokovien totalement assumé), sans apparente finalité, sinon celle de s'auto-consumer (aux deux sens du terme : se nourrir de sa propre substance - et détruire son propre être - ou sa création). [Dès lors mes amis, notre titre acronymique prend tout son sens : promesse indéfiniment ajournée de l'accouchement dans « Channel Chain Schizoid », enfantements gigognes dans « Untitled ou l'Intercession ». Note de Thomas Becker]. Dans l'expectative d'une entrée prochaine en notre souterrain royaume, n'abandonnez pas pour autant tout espoir, et sachez, une fois encore, que nous sommes

     

    Vos humbles et dévoués serviteurs,

     

    Thomas Becker et Sébastien Wojewodka. »

     

    Se procurer W.O.M.B.

  • La Déchronique du Déchronologue. L’index

     

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    Voici, chers amis, l'index tant attendu de ma « déchronique » du Déchronologue, le beau roman de Stéphane Beauverger aux éditions la Volte.J'en profite pour signaler à votre attention la récente parution, chez le même éditeur, de L'Homme qui s'arrêta recueil de nouvelles de Philippe Curval dans sa meilleure veine, celle des angoisses existentielles, où la littérature et la folie s'investissent mutuellement.

     

    Fragment Zéro

    Fragment I

    Fragment XVI

    Fragment XVII

    Fragment VI

    Fragment II

    Fragment VII

    Fragment XXII

    Fragment XI

    Fragment XIX

    Fragment XX

    Fragment IX

    Fragment XXIII

    Fragment III

    Fragment X

    Fragment IV

    Fragment VIII

    Fragment XII

    Fragment XV

    Fragment XXI

    Fragment V

    Fragment XIII

    Fragment XXIV

    Fragment XIV

    Fragment XVIII

    Fragment XXV

    Fragment final

     

     

    Coulez mes larmes, dit le capitaine : bande originale du livre.

     

  • La Déchronique du Déchronologue. Fragment final

     

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    Chronos.

    Nomos.

    Eikon.

     

    (Image de la loi du Temps)

     

    Le Déchronologue est un Déchronomicon.

     

     

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  • La Déchronique du Déchronologue. Fragment XXV

     

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    René Magritte, Le château des Pyrénées

     

     

    Villon n'a jamais cru au Nouveau Monde, ni ne l'a souhaité. Il l'a seulement désiré. Un désir c'est une machine, quelque chose qui échappe à la volonté. Et quand un désir n'est pas réalisé, à plus forte raison quand il est irréalisable, nous l'exprimons toujours d'une manière ou d'une autre. Villon et ses machines auront tout tenté, jusqu'à l'apocalypse, pour s'ouvrir une vie nouvelle. Mais l'apocalypse elle-même échoue. Alors, il ne lui reste, en définitive, que ses carnets, son texte, comme ultime expression de ce désir.

    Villon essaie de justifier le « désordre » de ses cahiers : « ma mémoire n'est plus ce qu'elle était, ni le temps ce qu'il paraît. "Fugit irreparabile tempus", écrivit le poète Virgile... Comme il avait tort ! Je sais, moi, que les voiles du temps se sont déchirées, pour porter jusqu'à mon siècle des choses qui n'auraient pas dû s'y échouer. » (15) Nous voyons ici, pour notre part, l'aveu d'une tentative désespérée de fuir ses fantômes, de briser l'inéluctabilité du Temps pour échapper à l'emprise d'un passé envahissant. Ce que veut Villon, c'est basculer dans un rapport psychotique au Temps ; ne percevoir les fragments de Temps que comme des entités autonomes, irreliées, flottantes, permutables (Corps sans Organes).

    Si le Temps réel (le Temps vécu, le Temps de Veen) « est en rapport avec l'intervalle qui sépare les événements et non dans leur déroulement, leur combinaison ou l'ombre qu'ils projettent sur la fissure où transpire la pure, l'impénétrable texture du temps » (V. Nabokov, Ada ou l'ardeur, trad. De l'anglais par Gilles Chahine avec la collab. De Jean-Bernard Blandenier, Gallimard, Folio, 2003, p. 441), alors Villon se trompe : le Temps chronologique seul est déchiré. Pas le Temps vécu.

    Alors, il n'y a plus que la mort  annoncée par Samuel le Baptiste (Jean le Baptiste, le prophète, annonce la venue du Christ, et Samuel, autre prophète, prédit la mort de Saul, Samuel 28:3).