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  • Texture schizologique

     

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    La librairie TEXTURE vous accueille le 2/11 à 19 heures, pour une séance de dédicaces avec certains auteurs du Jardin schizologique. Sont pour l'heure annoncés: Mélanie Fazi, Francis Berthelot, Jacques Mucchielli, Stéphane Beauverger, Alain Damasio, Philippe Curval, Marilou Gratini-Levit et Hugues Simard. Je n'y serai point, mais venez nombreux, ces individus sont tous adorables.

     

    Librairie Texture
    94, avenue Jean Jaurès
    75019 Paris
    01 42 01 25 12

  • Schizojardinage

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    Si vous aimez les couvertures hermétiques, l’ordre de Malte, es psychiatres déments, les visages nés du givre, les prophètes, la cuisine moléculaire, les collectionneurs, Ondine, les brucolaques, les samovars, le langage du vent, les nanos, les échos, William Shakespeare, les danseurs de funk, les messages extraterrestres, Jules César, le Velvet Underground, lJonas, les miroirs, Bruno Bettelheim, les pingouins, Beulah, les épidémies hertziennes, le courant alternatif, le pain gris, les fantômes dans les tranchées, la distribution des rôles et les modes opératoires, si la simplicité des contes comme les expérimentations ne vous laissent pas insensible, alors Le Jardin schizologique est pour vous.

     

    Le Jardin schizologique (nouvelles apparues dans le miroir), une anthologie réalisée par Olivier Noël, éd. la Volte, 2010, 18 €. Avec des nouvelles de Stéphane Beauverger, Thomas Becker, Francis Berthelot, David Calvo, Philippe Curval, Alain Damasio, Mélanie Fazi, Marilou Gratini-Levit, Jeanne Julien, Jacques Mucchielli & Léo Henry, Frédéric Serva, Hugues Simard et Sébastien Wojewodka.

     

     

     

  • THX 1138 de George Lucas (9)

     

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    Maître Yoda. Rien à voir avec notre article.

     

     

    On l’a dit, THX et la trilogie sont très différents, presque antithétiques. Seuls quelques détails préfiguraient ce qu’allait être Star Wars. Tout d’abord les agents-robots, qui rappellent beaucoup, rétrospectivement, les soldats de l’empereur (masques, uniformes) sans personnalité propre mais entièrement dévoués à l’autorité (l’Empereur dans Star Wars, la collectivité dans THX). Ensuite la dernière partie du film (la poursuite de THX par les agents-robots vers la sortie), plus spectaculaire et linéaire, annonce les combats spatiaux et autres poursuites interstellaires de la trilogie. Enfin, symboliquement, George Lucas oppose dans ses deux oeuvres le bien et le mal – basculer du côté lumineux ou obscur de la Force, s'émanciper d'une organisation sociale autoritaire. Dans Star Wars, bien et mal sont absolus, incarnés (Darth Vader, Luke Skywalker). Dans THX, bien et mal sont diffus, abstraits (l'amour, la coercition...). Deux excès : aventure binaire d'un côté, message trop appuyé de l'autre. Dans THX personne n'est bon ou mauvais, il n'y a qu'agents de l'autorité, et cheptel humain – l'individu, y est écrasé, et ne peut rien changer. Le coup d'éclat de THX lui fait quitter son monde concentrationnaire, mais rien n'indique qu'il puisse y retourner le subvertir – et encore, est-il permis d'envisager une mort rapide dans une atmosphère contaminée. Nulle autre Étoile Noire, ici, que l'organisation sociale. Le mal n'a pas de visage.

     

  • THX 1138 de George Lucas (8)

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    THX 1138 est un film très chrétien, au fond. Opposition entre l’âme humaine, capable d’amour (le Divin), et le monde-robot, le monde-écran luciférien, déshumanisé. Ville souterraine : Enfer (la Technique). L'amour physique entre THX et LUH ? Acte de procréation. Provoqué par défaut des drogues inhibitrices. Magnifique séquence, d'ailleurs. S'enlacent, se touchent, s’embrassent – seules manifestations d’humanité véritable dans un monde mort. Pour la société fasciste : dangereux dérèglement chimique. Rappelle encore Alphaville, dans lequel le système dirigé par l’ordinateur Alpha 60 est déréglé par ces quelques mots prononcés par Natacha (Anna Karénine) à Lemmy Caution (Eddie Constantine) : « Je vous aime. ». Le dysfonctionnement est souvent à l'origine d'une libération : machinique dans Brazil (Gilliam, 1985) ; informatique dans 2001 : A Space Odyssey. Le monde futur comme programme informatique où serait inoculé un virus capable d'enrayer un système immuable... Matrix, où le virus a pour noms Néo ou Morpheus, n'en est que la plus récente démonstration.

     


  • THX 1138 de George Lucas (7)

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    Comme dans la Jetée, c’est en lui-même que le personnage trouvera les réponses à ses questions. Mais si La Jetée et Solaris (Tarkovski, 1972) mettent en scène l'importance du souvenir, comme sédiment sur lequel fixer nos désirs et construire un avenir, le héros de THX 1138 se noie dans un présent perpétuel. Alpha 60, l’ordinateur-despote d'Alphaville (Jean-Luc Godard, 1965), croasse : « Personne n’a vécu dans le passé. Personne ne vivra dans le futur. Le présent est toute forme de vie. ». Il n'y a rien dont se souvenir. Aussi, la scène d'amour entre THX et LUH est-elle cruciale. Orwell en avait fait un enjeu, ici l'amour, la tendresse, la chimie sexuelle, l'apprentissage du désir, rompent la blanche monotonie de la ville concentrationnaire, et deviennent expériences singulières. Avec Stalker (Tarkovski, 1979), l’idéal auquel aspire l’homme (ou ses désirs de manière plus générale) n’existe pas tant que cette aspiration en elle-même ; l'objet de la quête n'est autre que la quête elle-même. Le monolithe de Kubrick : le Graal, émanation divine et métaphore de l'apparition de la conscience (il apparaît avant chaque saut temporel). La chambre des désirs de Stalker. Élévation spirituelle, vers le point Oméga. Le désir, essence qui plie la matière (Solaris), qui nous fait nous mouvoir, vers le Surhomme, vers l'Éternel retour (2001 : A Space Odyssey). [Tarkovski réalise Solaris en réaction à l'inhumain 2001. Au monolithe, métaphore divine, il oppose sa planète-océan-mémoire, suprêmement humaine, en dépit de l'incapacité des scientifiques à en déterminer la nature (cf. le roman de Stanislaw Lem)]. George Lucas est plus pragmatique. Pas mystique pour un dollar. S'intéresse plutôt à la redécouverte du visage et du corps de l'autre. Dans son monde-prison, dans son univers uniformisé, aseptisé, formaté, seul l’éveil des émotions, l'engendrement du souvenir, sauvent l’homme en tant qu’être moral, individu doué de raison et de sentiments.