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metropolis

  • THX 1138 de George Lucas (5)

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    La peur de la perte de contrôle de nos destins individuels est un thème classique de la science-fiction. En 1927 déjà, Fritz Lang décrivait avec Metropolis un monde totalitaire, formaté, concentrationnaire. La cité est divisée en deux. En haut, la ville des maîtres où règne en despote Joe Fredersen, et dans les profondeurs, les esclaves aux maisons uniformes. Caméras de surveillance, murs d’images, toute la panoplie de notre 21e siècle. Mais dans Metropolis les ouvriers sont conscients de leur condition précaire. Nous y sommes encore dans la lutte des classes. orange mécanique.jpg Orange Mécanique (Kubrick, 1971), contemporain de THX 1138, nous offrait une autre vision de l’avenir, plus moderne (violence gratuite des jeunes désoeuvrés) mais au fond, assez archaïque dans sa description d’une société répressive, réactionnaire, voire fasciste. Guy Gauthier, dans La Revue du Cinéma n° 256 notait, à propos de THX 1138 : « À se demander si ce n’est pas HAL, l’ordinateur de 2001 : Odyssée de l’espace, le chef d’œuvre de Kubrick, qui a enfin pris le pouvoir. ». HAL, c’est-à-dire IBM. HAL a peut-être pris le pouvoir, mais surtout Alex et ses droogs ont disparu. Le traitement de choc d’Orange Mécanique n’a plus lieu d’être : le conditionnement à la naissance suffit, les agitateurs ont été détruits ou enfermés comme THX ou SEN (Donald Pleasance). La violence – à l'exception notable, bien entendu, de celle des agents de l'État – et le sexe, comme tout acte jugé subversif, ont été éradiqués. Bien sûr, tout cela est amplifié, systématisé, THX 1138 reste un film d’anticipation un peu raide. Ridley Scott est sans doute le premier à avoir su donner corps à une société futuriste crédible avec Blade Runner. Largement inspiré de Metropolis, mais aussi du 2001 de Kubrick, et de Shanghai Gesture de von Sternberg, Blade Runner réalise pour la première fois une synthèse aboutie de deux tendances de la SF cinématographique, grand spectacle et métaphysique. Philip K. Dick est grand.

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