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infréquentables

  • So tell the girls that I am back in town

     

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    Ce mois de silence, sur Fin de Partie, n’a pas été chômé. Si une partie importante de mon énergie a été accaparée par ma vie professionnelle et, surtout, par l’attention dévorante exigée par mes deux adorables bambins, je l’ai également employée à d’autres activités littéraires, pour la revue Galaxies d’abord (entre autres, la préparation d’un conséquent article – rédaction en cours – sur l’œuvre exceptionnelle d’Alain Damasio, l’auteur de La Zone du Dehors et de La Horde du contrevent), pour la revue en ligne Ring ensuite (une critique pas ordinaire, un peu expérimentale – et sans doute, peu ou prou, illisible ! – du premier roman de Jeff Noon, Vurt, qui devrait être mise en ligne dans les jours qui viennent, à moins que les responsables du Ring ne me jugent bon pour l’asile, ce qui n’est pas impossible…), pour l’Arlésienne du monde de la science-fiction, sans cesse actualisé mais jamais publié, le Dictionnaire Encyclopédique des Littératures de l’Imaginaire dirigé par Jacques Goimard (aux éditions de L’Atalante), mais aussi pour Fin de Partie (une critique-fiction – mise en ligne mercredi –, encore plus expérimentale que celle de Vurt, d’Un peu d’abîme sur vos lèvres d’Éric Bénier-Bürckel, où j’adresse la réponse véhémente et passablement tordue d’un « critique-foreuse » à « l’écrivain-trou » narrateur du livre…), ou encore pour un projet plus personnel dont je ne veux rien dire.

    Vous pourrez par ailleurs découvrir mercredi, dans les kiosques, un numéro spécial de La Presse Littéraire , exceptionnellement dirigé par Juan Asensio, consacré aux « écrivains infréquentables », où sont évoqués, entre autres, Dominique de Roux, Renaud Camus, Pierre Corneille (eh, oui !), Carl Schmitt, Philippe Muray, ou encore Robert Brasillach. J’y ai signé un article, intitulé « Maurice G. Dantec et les enfants mort-nés de Babylone », qui se concentre sur les premiers romans de l’auteur des Racines du Mal, et plus particulièrement, sur Babylon Babies, sa dernière œuvre véritablement ouverte au monde – celle où le Successeur de l’homme n’est pas encore condamné d’avance –, avant la dangereuse (mais logique) contraction qui s’opère dans ses opus ultérieurs, y compris dans le troisième tome du Théâtre des Opérations.

    medium_Noire_de_rage.jpgÀ propos d’American Black Box, je vous encourage vivement à lire la critique de Bruno Gaultier, mon ami de Systar, sur Ring, dans le cadre d’un dossier sur « la littérature noire de rage » qui s’intéresse également à Muray, Céline, Bataille, Artaud, Bloy, Houellebecq ou encore Drieu La Rochelle – et qui rehausse enfin, après une poignée de bons textes de la rubrique littéraire, le niveau d’un webzine encombré, ces dernières semaines, de papiers pamphlétaires ou polémiques de piètre valeur, sans talent, et sans nuance. L’article de Bruno, donc, est excellent, mais je m’interroge : comment peut-il, dans un commentaire aussi remarquable de rigueur – et de style –, qui aurait mérité, si l’on s’en tient à la forme, de figurer au sommaire des « infréquentables » en lieu et place de mon propre article, comment peut-il oblitérer avec tant de soin les irrémissibles faiblesses et contradictions d’un livre où la beauté, comme le feu bloyen, n’affleurent guère, et par un habile tour de passe-passe, habiller le livre d’un fin vernis de subtilité ? Ludovic Maubreuil, du blog Cinématique, avait déjà résumé mon sentiment à propos d’American Black Box : « Ses journaux demeurent […] de formidables stimulants bibliographiques (et son dernier incite par exemple à lire autrement certains Pères de l'Eglise), mais s'affoler toutes les deux pages que l'ombre islamique s'étend sur le monde, que l'Armaggueddon est tout proche et que c'est la faute aux Inrocks, cela finit par lasser même le plus enragé des déclinistes. Ne peut-on donc qu'être marxiste pour tenter ne serait-ce qu'une lichette de dialectique, même aux pires instants de désarroi, lorsqu'on est écrivain ? ».

     

    À venir, donc, sur Fin de Partie : d’abord, dès demain, une version augmentée de l’étude de A History of Violence de David Cronenberg, par Sébastien Wojewodka ; ensuite, la critique d’Un peu d’abîme sur vos lèvres d’Éric Bénier-Bürckel et, dans la foulée – sauf accident postal –, un retour sur les « écrivains infréquentables » de La Presse Littéraire (disponible sur  tous les points de vente dès le 21 février). Et plus tard, du cinéma, des entretiens, de la science-fiction, la revue La Nuit , et bien d’autres choses encore.