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  • Deux jours, une nuit de Jean-Pierre et Luc Dardenne

    deux jours, une nuit, dardenne, marion cotillard

     

    Avec son scénario minimaliste, d'une extrême simplicité, synthèse transparente du projet éthique des frères Dardenne, Deux Jours, une nuit est un film mineur dans leur oeuvre, probablement le moins âpre de leur filmographie, du fait même de sa construction répétitive et systématique en sketches (Marion/Sandra va voir chacun de ses collègues pour les convaincre de voter pour le maintien de son emploi, au détriment de leur prime d'ancienneté) qui ne sont toujours que la variation des précédents. Dans cet exercice lévinassien très intelligemment mis en scène – les enjeux capitalistes se déplacent vers les visages en gros plan, les voix, les relations humaines – où les seconds rôles s'en tirent plus ou moins bien, Marion Cotillard, pour une fois parfaitement dirigée, se révèle à la hauteur de l'exigence dardennienne, et tient le film sur ses frêles épaules, soutenue par le toujours impeccable Fabrizio Rongione.

     

     

  • Malcolm Lowry, Sous le Volcan, chapitre 5

    Jardin, pardès, eden, kabbale

     

     

    V

     

    Après la lumineuse promenade de Hugh & Yvonne en paysages symboliques, retour dans l'enfer éthylique d'un Consul en plein Delirium Tremens, avec un très impressionnant stream of consciousness où le temps n'est constitué que de clignements de conscience, de sauts, de coupures, et d'ellipses schizophréniques – jusqu'au grouillement insectoïde du lit sur lequel se couche Firmin. Auparavant, le Consul, bouteille de tequila – ou verre de bière tiède – à la main, braguette ouverte et cravate en vrac, aura rêvé de visions célestes et aura été expulsé du jardin d'Éden entretenu par le voisin Quincey (pas étonnant de retrouver dans ce chapitre un homonyme du mangeur d'opium anglais), où ondule un serpent corail. Expulsé, vraiment ? À moins que le véritable jardin, le Pardès kabbalistique de Firmin, ne soit le livre lui-même...