THX 1138 de George Lucas (6) (08/10/2010)
Le monde concentrationnaire de THX est situé sous terre. La surface (le monde extérieur) est invivable, du moins selon les autorités. On y trouve seulement, semble-t-il, des nains monstrueux et sauvages, ce qui laisse croire à une contamination antérieure de la terre (guerre nucléaire ou catastrophe écologique), comme dans la Jetée de Chris Marker (1962). L’homme, par sa folie consumériste, dans un chaos économique prévisible, aurait donc détruit son espace vital (eau, air…). Contraint de se réfugier sous terre, il aurait fondé sa société souterraine sur le même modèle, mais en contrôlant tout. Rapport paranoïaque à l'hygiène et à la pureté des corps comme des esprits. Traquer les germes, les idées, les pulsions toxiques. Une véritable religion. Les prêtres ont été remplacés par des bandes audio. Dieu, par une image rétro-éclairée. Hommes et femmes ont la tête entièrement rasée... Portent un uniforme blanc... Allure de détenus... Emploi du temps programmé, surveillance continue, interdiction formelle de sortir de la ville... Ce fascisme climatisé s'enracinerait donc dans un besoin authentique de maîtriser les facteurs biologiques, psychologiques, économiques. Il n'est rien, jusqu'au souvenir de l'extérieur, qui n'ait été expurgé. Chez Carpenter (New York 1997 et Los Angeles 2013), les criminels sont parqués dans des villes-prisons anarchiques. Ici, c'est le monde qui est devenu prison. Et la mise en scène de George Lucas traduit parfaitement le sentiment d'aliénation, d'oppression qui est celui des personnages.
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