La Déchronique du Déchronologue. Fragment VIII (16/06/2009)

 

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Le Rhum Marin, 92 rue Saint Maur, Paris 11ème

 

Au sympathique et droit Brieuc, engagé comme lui dans la prise de Tortuga, Villon confie les raisons de sa méfiance : « Capitaine Brieuc, à l'exception, peut-être, du malheureux qui a faim et de la bête qui a peur, aucune action d'aucun être en ce monde ne naît jamais d'une seule et unique cause, bien fondée ou non. » (29) Chez Villon ce « sentiment océanique » se double d'un sentiment de culpabilité universelle : tous, nous contribuons à l'imperfection du monde, à notre malheur. Tous, nous méritons l'effacement.

Honte. Culpabilité. Oubli. Villon veut « gagner un peu de temps » : de notre point de vue, telle est la véritable origine, la cause première  il ne saurait y avoir de coïncidence –, des désordres temporels qui frappent d'ores et déjà les Caraïbes et l'ensemble du monde connu...

Villon noie cette honte, cette culpabilité dostoïevskienne  « Car sachez, mes Pères, que chacun de nous est assurément coupable ici-bas de tout envers tous, non seulement par la faute collective de l'humanité, mais chacun individuellement, pour tous les autres sur la terre entière. » enseignait le Starets Zosime (d'après les souvenirs d'Aliocha) au Livre IV des Frères Karamazov, avant que nous soient révélées les visions démoniaques du Père Théraponte  , dans le tafia, le vin et, en dernière extrémité, le porto, l'alcool étant seul capable, selon lui, de lui faire supporter et comprendre ce qu'il a vu et vécu à La Rochelle.

 

21:42 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, critique littéraire, science-fiction, déchronologue, stéphane beauverger, alcool, tafia, rhum marin, sentiment océanique, culpabilité | |  Facebook | |  Imprimer