La Déchronique du Déchronologue. Fragment XV (18/06/2009)
Francisco Goya, Saturne dévorant un de ses enfants
En Fèfè Villon reconnaît son double. Fèfè de Dieppe est un « toujours debout », comme lui, seul survivant d'une bataille. Mais surtout, Fèfè subvertit le langage ! D'ailleurs Beauverger lui a inventé un patois - pas seulement pour le côté pittoresque, mais parce que Villon n'est séduit que par la subversion de tout ordre : « Nous ont claqué la couenne dans le merdon [...], claqué à tout clanchoir d'la tripe et du boyon. Plus d'trente poignées de gars ! Puis m'ont fait gobeler l'quinquina, mon palo. Les autres ont coulé. Fèfè est regrimpé vivant du merdon ! » (39). Pour Villon, Fèfè, « C'était Chronos mangeant ses enfants, le sauvage dévorant le cœur de ses ennemis, le sorcier primitif cherchant la magie dans les os rongés de la bête. C'était la victoire d'un homme qui dévorait ses terreurs pour mieux les posséder. » (41) Villon le comprend bien, lui qui substitue Chronos à Cronos, lui qui voudrait tant dévorer le Temps...
19:18 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, critique littéraire, science-fiction, déchronologue, stéphane beauverger, cronos, chronos, fèfè, maravillas | | Facebook | | Imprimer